Igloo 2013 : Moreau


vendredi 22 février à 20h30 - Performance 

DE LA BLESSURE

texte, conception et jeu Moreau,musique Kostard Punk
collaboration artistique et régie Fanny Gayard
 durée 45 min





De la blessure est un poème dramatique visant à dire l’agonie, un poème dont les à coups seraient infimes, une transformation intrinsèque. L’écriture de Moreau propose ici des images aux couleurs vives laissant l’introspection au profit de tableaux à la manière XIXème.
A contrario, Kostard Punk désarçonne ses auditeurs avec des musiques combattantes et tribales dont l’énergie est la seule matière mise en exergue façon Rock punk des années 80.
De ces deux-là nait un duo bagarreur et explosif entre dualité et amour avec toujours cette sensation qu’il y a dans le résultat du geste, un matériel performatif dont le poids est celui d’un assassinat et d’une naissance.


 
Teatro : Quel est ton parcours dans le milieu théâtral ?
Moreau : J’ai commencé le théâtre dans la régie et notamment dans la construction de décor. J’ai eu envie de me former davantage en lumière, mais j’ai essentiellement une pratique de régisseur plateau. En parallèle, j’écrivais des textes dits avec un groupe punk-rock. Donc l’écriture et la musique. J’ai continué dans la technique en tant que machiniste, artificier, régisseur de production. Je recrutais les régisseurs et m’occupais de la sécurité des spectacles. A côté de ça, j’ai réalisé quatre spectacles à partir de mes textes pour l’Association Plusieurs, un groupement d’artistes plasticiens. C’est par la suite, que j’ai rencontré Théâtre Ouvert qui m’a publié. La croix de St Gilles a donné lieu à une production radiophonique sur France Culture, Les Habitants, Maman est folle, puis Faire ont été publié. De là, j’ai continué à mettre en scène certains de mes textes.


Teatro : Peux-tu nous parler de ton texte De la blessure ?
Moreau : Au départ c’était le premier volet de cinq pièces qui allaient s’enchevêtrer les unes aux autres pour n’en former qu’une. Il avait une forme moins poétique était basé sur un rythme. Quand j’ai commencé la performance, j’ai réécrit une version, celle qu’on va entendre aux Journées igloo, plus poétique mais plus concise donc plus précise. Au niveau du contenu il y a beaucoup d’informations et c’est assez abstrait parce que cela ouvre quatre hypothèses qui correspondent aux quatres pièces que j’ai écrites après. Ce qui doit ressortir c’est le drame familial mais plus son impact que le drame en lui-même. Le désarroi qu’il procure plutôt que lui en tant que tel.


Teatro : Tu es auteur et metteur en scène depuis plusieurs années, qu’est-ce qui t’a donné envie d’interpréter toi-même De la blessure ?
Moreau : C’est l’envie de me confronter au plateau. Je l’ai déjà fait avec des groupes de punk-rock. Pour moi, la parole au théâtre doit être punk dans l’énergie qu’elle procure, plus que dans l’idéologie qu’elle véhicule, et c’est ce que j’essaye de faire. Mais cela correspond à un parcours, la régie, l’écriture, la mise en scène... Le passage au plateau est devenu nécessaire. C’est aussi l’amorce d’une réflexion sur l’acteur-regisseur* : comment on montre ce que l’on fait ? Je ne suis pas acteur alors pour moi c’est l’abolition du jeu de l’acteur au profit de ce qu’on à faire, je vais à l’essentiel : dire le texte. Et il est plus facilement entendu sur un plateau donc je m’y suis mis.
Depuis trois ans, tu organises avec Carine Lacroix, auteur également, des lectures de textes dramatiques d’auteurs contemporains au Train de vie, un café parisien. Quelle est votre démarche ?
Moreau : La démarche est simple. Faire entendre des auteurs de théâtre bien vivants. Ces gens sont souvent malmenés car pas menés, donc on a voulu trouver un lieu pour se retrouver en tant qu’auteurs et discuter. C’est un moyen d’avoir un espace pour les auteurs pour parler de leur travail. C’est encore  plus cela que la défense des textes des auteurs. C’est l’idée de se retrouver collectivement autour de ce qui nous anime individuellement. C’est les derniers dimanches du mois (sauf en décembre). Et c’est au café donc, ouvert à tous.


Textes de Moreau publiés aux Editions Théâtre Ouvert sous le nom de Frédéric Mauvignier Les Habitants, Tapuscrit n°106, 2003, Maman est folle, Tapuscrit n°109, 2005, Faire, Tapuscrit n°114, 2007.


*Moreau dirige un stage très prochainement sur ‘L’acteur-régisseur, l’action physique comme littérature’ : les 15, 16, 17 janvier 2013 à Théâtre Ouvert à Paris (coût 100€). Pour participer, en savoir + : stage.acteuregisseur@gmail.com 



Page facebook de Moreau : http://www.facebook.com/pages/Moreau/556587151036005?fref=ts


Ecouter l'enregistrement de 1983 sur France Culture : http://www.franceculture.fr/emission-l-atelier-fiction-la-radio-sur-un-plateau-1983-de-frederic-mauvignier-2012-10-31