Igloo 2013 : Cie Synapse

samedi 23 février à 17h30 - théâtre

IL FAUT MANGER

de Howard Barker
mise en scène Sylvain Martin
 avec Thomas Perino et Sébastien Gorteau
durée 20 min

Howard Barker, dramaturge anglais et théoricien du « théâtre de la catastrophe » convoque, dans cette courte pièce, une figure réelle : celle du roi de France, Charles VII, qui régna de 1422 à 1461.
Ce roi, mort de faim par peur d'être empoisonné (nous dit Barker), est ici l'image même d'un pouvoir sombrant dans la paranoïa et se repliant sur lui-même. Ici, le roi, reclus dans son château, est hanté par l'idée que l'on cherche à l'empoisonner. Pire, il est persuadé que tout le monde lui ment. Il a à ses côtés un serviteur, qui fait, en l'occurrence, office de goûteur. Le roi est persuadé qu'il est en réalité un comédien déguisé en serviteur, et que ce dernier joue une pièce macabre dont le but final est de l'empoisonner en le persuadant du contraire. Le serviteur se défend d'être un comédien. Il est simplement ce qu'il est, ce qu'on lui demande d'être : un serviteur qui goûte des plats. Finalement, le roi refusera de manger le plat et finira par mourir de faim.
A mi-chemin entre une réflexion sur le pouvoir et sur la paranoïa, le texte de Barker interroge aussi la fonction du théâtre et celle du jeu. Que se passe t-il lorsque le langage n'est plus persuasif, mais devient au contraire sujet au doute ? Que se passe t-il lorsque le comédien ne convainc pas ? Ou lorsque le discours politique s'effondre, faute de confiance ?

La compagnie Synapse
Après plusieurs créations au sein de la Cie Basta (1997-2003), Sylvain Martin et Sébastien Gorteau ont décidé de poursuivre cette aventure humaine et artistique en fondant la Compagnie Synapse en 2009.
Dans la droite ligne de Basta, Synapse poursuit un travail autour du théâtre contemporain et s’enrichit en ouvrant ses créations à d’autres disciplines tel que les arts plastiques, la vidéo et la danse comme autant de liens possibles à établir avec le public.
Pour nous, l’art est le moyen de questionner le monde qui nous entoure, de le refléter, de le bousculer mais également un média d’échange et de réflexion.
C’est pourquoi notre compagnie se nomme «Synapse», dont le sens premier est «connexion».
Nos créations : La Base de Jean-Bernard Pouy (2009), Rudimentaire de August Stramm (avec le teatro armado, 2011), Du sang sur le cou du chat de Rainer Werner Fassbinder (2011), Face au mur de Martin Crimp (avec le teatro armado, 2012), Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée d’Alfred de Musset (projet saison 2013-2014).
La Cie Synapse cherche, à travers les textes qu’elle présente, à questionner les violences de ce monde, qu’elles soient de l’ordre de l’intime comme du politique.